La cultivation plutôt que la méditation
La méditation est un terme occidental mal défini qui ne recouvre que partiellement la signification du terme tibétain gom (སྒོམ་) ou du Pāli bhāvanā. En outre, ce terme est également utilisé pour traduire différents termes bouddhistes tels que samādhi, jhāna et, dans certains cas, l’union de la tranquillité et de la vision profonde.
Tant gom que bhāvanā signifient plutôt culture, en particulier des trois formations supérieures : éthique, sérénité (calme, concentration) et sagesse. Plutôt que de faire quelque chose sur son coussin, gom/bhāvanā fait référence à un mode de vie dans lequel on cultive le Dharma, dont la méditation sur un coussin fait partie.
Une séance d’assise est toujours bénéfique pour la santé mentale et physique. Il nous aide à nous centrer et à nous ancrer, et à nous familiariser avec nos agrégats. Il apporte repos et perspective à nos pensées incessantes. En même temps, si nous laissons l’esprit se déchaîner 23,5 heures par jour et que nous voulons l’entraîner pendant une demi-heure, tout développement sera bien sûr limité.
La véritable transformation a lieu lorsque nous commençons à voir nos journées dans le contexte du dharma et que nous nous comprenons comme des pratiquants de la voie du bodhisattva, car cela offre une perspective qui vous permet de tout transformer en dharma. Évidemment et malheureusement, vous pouvez en apprendre beaucoup sur les cinq obstacles tout au long de la journée, mais le côté positif est que vous pouvez également vous entraîner à la pleine conscience dans tout ce que vous faites. Le fait d’assister pleinement à tout ce que vous faites n’est pas seulement efficace et joyeux, mais cela vous prépare également aux séances d’assise. Lorsque l’esprit a du temps libre, au lieu de le laisser courir, vous pouvez l’occuper en pensant au Dharma, par exemple en utilisant les réflexions du Lamrim, en particulier celles sur l’émergence définie, la bodhicitta et la vacuité, car ces pensées transforment toutes vos activités en vertu. En particulier, lorsque nous apprenons à observer plutôt qu’à identifier, chaque moment habile ou malhabile se transforme en expérience d’apprentissage. C’est le pouvoir de la voie du Mahāyāna en particulier, car elle est accomplie avec et pour tous les êtres vivants, ce qui fait d’eux des conditions propices plutôt que des obstacles.
Enfin, il est utile de pratiquer une stricte hygiène de l’esprit. Évitez les contributions contenant de la violence, de la discrimination, de l’objectivation sexuelle, de la vengeance, de la polarisation et de l’esprit de parti. Recherchez des contacts sains et inspirants avec des personnes spécifiques, même s’il s’agit de fantasmes. Lorsque vous souhaitez vous détendre, recherchez des choses nourrissantes, apaisantes et qui renforcent votre empathie, votre équanimité et votre sagesse.