L’équanimité est le repos naturel de l’esprit.
L’équanimité est le repos naturel de l’esprit en l’absence de toute perturbation. Certains méditants ont demandé : « Je ne le sens pas, puis-je passer aux autres brahmaviharas ? ».
Comment pourrions-nous méditer sur la joie, l’amour et la compassion, alors que nous avons encore du mal à faire l’expérience de la paix en nous-mêmes, alors que notre esprit est encore en proie au mécontentement, au jugement et à l’instrumentalisation des autres ?
L’équanimité est la note de base, la mélodie porteuse de ce que la vie elle-même ressent, lorsque nous revenons à « ce qui est » plutôt qu’à « ce qui devrait être ». C’est l’une des tragédies du samsara que d’occulter la musique de la vie elle-même.
L’équanimité est une intimité intense avec « ce qui est ». C’est l’afflux d’air frais lorsque nous ouvrons les fenêtres de notre cœur. C’est un sens de l’espace en expansion et sans limite, lorsque nous laissons tomber les crampes de la colère, du désir instrumentalisé et des préjugés. C’est une présence lumineuse en l’absence de grisaille et d’inattention. Il s’agit de demeurer sans centre. C’est la sagesse de la non-discrimination.
Cela vaut la peine de la cultiver. Comme pour l’entraînement en vue d’un marathon, on ne passe pas à un autre sport si, le premier jour, on ne peut pas courir 40 km. L’équanimité est la sauce spéciale de la joie, de l’amour et de la compassion. Elles sont comme des poupées matryoshka, l’une enveloppée dans l’autre. L’équanimité ouvre la porte à la joie, la joie ouvre la porte à l’amour, et l’amour ouvre la porte à la compassion. L’équanimité est la garantie que la joie, l’amour et la compassion ne sont pas de simples expressions des huit préoccupations du monde, mais qu’ils sont de véritables demeures divines qui sont des refuges pour nous-mêmes et pour les autres.