Amour radical
Retraite
Intercontemplative
d’un amour capable de tendre l’autre joue, de créer un espace pour le bien-être de l’autre et d’en faire une priorité, et d’offrir une voie vers la guérison et la libération personnelles.
Le type d’amour que le Bouddha et Mahaprajapati, Marie et Jésus, Socrate et Hypatie, Esther et Jérémie ont poursuivi sans relâche.
Le professeur
Donata Schoeller
Le Vénérable
Losang Gendun
Le Rabbin
Marianne van Praag
L’évêque
Malkhaz Songulashvili
Nous vous invitons à une retraite sur l’amour radical. Radical, non pas comme un simple synonyme, mais comme un antonyme des extrémismes qui polarisent les sociétés contemporaines. Radical comme un retour à nos racines (radix) et à nos sources, à la recherche d’un amour capable de tendre l’autre joue, de créer un espace pour le bien-être de l’autre et d’en faire une priorité, et d’offrir une voie vers la guérison et la libération personnelles. C’est le type d’amour que le Bouddha et Mahaprajapati, Marie et Jésus, Socrate et Hypatie, Esther et Jérémie ont poursuivi sans relâche.
Cette retraite sera animée par quatre enseignants estimés, issus de milieux spirituels différents. Ensemble, nous étudierons les enseignements profonds de l’amour tels qu’ils sont véhiculés par nos traditions : transcendant, inconditionnel et catalyseur de transformation. Nous envisageons cet espace comme un environnement collaboratif et inclusif, où nous pouvons nous engager dans un dialogue ouvert, examiner de manière critique les enseignements et explorer leurs implications pratiques. Notre objectif est d’écouter, de questionner et de méditer, sans réduire l’autre à notre propre compréhension, et de nous sentir profondément à l’aise dans un espace suffisamment sûr pour le faire.
Est-il réaliste d’aimer inconditionnellement tous les êtres vivants sans exception, en particulier notre ennemi ? Est-il possible, souhaitable ou même sain de donner la priorité aux autres plutôt qu’à soi-même ? L’amour se suffit-il vraiment à lui-même ? Que signifie l’amour et comment aller au-delà des mots pour répondre à l’urgence du monde qui nous entoure ?
Quatre sessions quotidiennes, menées par les guides de la retraite
- s’engageront dans des pratiques spirituelles des différentes traditions
- espace pour la musique et l’échange de nos expériences pendant les soirées
Les enseignants
RABBIN MARIANNE VAN PRAAG
La voix prophétique de la congrégation juive libérale de La Haye
Ordonnée en 2008 comme l’une des premières femmes rabbins des Pays-Bas, elle est connue tant pour son humour désarmant que pour son plaidoyer sans compromis en faveur des personnes marginalisées dans la société. Dans le cadre de ses fonctions pastorales et congréganistes, elle mène une action de sensibilisation active auprès d’autres communautés religieuses. Éloquente, inspirée et personnelle, elle est une conférencière très recherchée par diverses institutions religieuses, philosophiques et sociales. En plus de ses tâches rabbiniques, Marianne fait partie de l’équipe de direction de l’Institut Levisson, contribuant ainsi à l’éducation et à la formation des futurs rabbins.
ÉVÊQUE METROPOLITAIN MALKHAZ SONGULASHVILI
Berger franc et inspiré de la cathédrale de la Paix de Tbilissi et de sa communauté évangélique baptiste
Professeur d’études bibliques à l’université d’État de Tbilissi, il donne des conférences dans des universités du monde entier et a traduit de nombreux textes religieux, notamment la Bible géorgienne moderne. Dévoué au dialogue interconfessionnel et aux efforts humanitaires, il a créé le Beteli Center pour les réfugiés et initié le Peace Project, qui comprend la Peace Mosque, la Peace Synagogue et le Buddhist Śanti Vihara sous le toit de la cathédrale. Il travaille sans relâche dans le Caucase et au Moyen-Orient pour soulager les souffrances et construire des ponts.
VÉNÉRABLE LOSANG GENDUN
Bhikshu Néerlandais chevronné qui a près de quarante ans de pratique bouddhiste assidue, dont dix-huit ans en tant que monastique dans la tradition tibétaine.
Il a étudié la philosophie bouddhiste pendant dix ans au monastère de Nalanda et en Inde, et a passé plus de quatre ans en retraite, se formant au sutra et au tantra tibétains, ainsi qu’à la tradition de la forêt Theravada birmane. Il incarne un secret profond de la pratique spirituelle : plus on creuse, plus le langage traditionnel et les concepts anciens s’éveillent à des significations nouvelles et vibrantes. Cet enseignant possède un talent unique pour relier le cœur et l’esprit tout en réinterprétant la pertinence des anciens enseignements bouddhistes pour les questions urgentes d’aujourd’hui.
En 2023, il a fondé le Projet Bouddha, une initiative visionnaire visant à offrir un accompagnement à long terme aux méditants bouddhistes, à s’engager dans la recherche scientifique, à promouvoir les projets artistiques et à favoriser l’engagement social intercontemplatif, en encourageant une compréhension plus profonde de l’interconnexion de toutes les formes de vie.
PROFESSEUR DONATA SCHOELLER
Une philosophe qui, à la manière socratique, fait descendre la philosophie de sa tour d’ivoire pour la ramener au sol de l’expérience vécue
Elle guide les jeunes et les penseurs expérimentés vers les dimensions incarnées, intégrées et ressenties du sens, grâce à des méthodes novatrices telles que le Focusing et la méthode Thinking at the Edge. Son expertise dans le travail avec l’humilité, l’ambiguïté, la complexité et le rôle de l’écoute dans la pensée critique est plus pertinente que jamais, compte tenu de la crise actuelle de communication à l’échelle mondiale.
Chercheuse professeure à l’Université d’Islande et auteure prolifique, elle dirige divers projets de recherche internationaux ainsi qu’un programme de formation européen intitulé « Pensée et compréhension critique incarnées ». Disciple de Maître Eckhart, elle comprend l’amour divin comme un potentiel en chacun, nécessitant une réalisation à travers un processus de naissance.
Les pratiques
Le Rabbin Marianne présentera la pratique juive du Mussar. Bien que signifiant littéralement « correction », « instruction » ou même « éthique », il s’agit d’un « mode de vie » qui consiste à apporter une perspective spirituelle à notre vie d’activités mondaines et une discipline pour la transformer.
Le Mussar offre une carte de notre vie intérieure et de notre engagement envers le monde, ainsi que les outils pour les transformer. Le Mussar est un exercice visant à entretenir le caractère et le bien-être d’une personne, qui nous aide à évoluer pour devenir un être humain ordinaire tout en étant extraordinaire.
Selon la tradition juive, au commencement il n’y avait que Dieu : « Shema Yisraeel, Adonaj Eloheenoe, Adonaj Echad : L’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est unique ». Débordant d’amour, Dieu a créé le monde et l’homme qui l’habite, mâle et femelle, pour partager cet amour. En même temps, il a créé la dualité : la lumière et les ténèbres, l’eau et la terre, la chaleur et le froid, le bien et le mal.
Selon les enseignements mystiques du judaïsme, le but de l’humanité est de revenir à cette unité originelle, en accomplissant la tâche apparemment impossible de suivre les 613 mitzvot (commandements) du Seigneur, en progressant un choix à la fois. Le rabbin Bachya ibn Pakuda a écrit pour nous encourager : « Je sais que beaucoup de bonnes idées ont été rejetées par peur, et que la peur fait beaucoup de mal, mais je vous dis : soyez prudents, mais pas trop. Je sais que si tous ceux qui ont jamais voulu faire quelque chose de bien ou instruire les autres sur le chemin de la justice se taisaient jusqu’à ce qu’ils aient eux-mêmes réussi à atteindre tout ce qu’ils s’étaient fixé comme objectif, rien n’aurait été fait ni dit depuis l’époque des prophètes ».
L’évêque Malkhaz vous invite à découvrir quatre pratiques distinctes de la tradition baptiste géorgienne. Pratiquer l’art de lire les Écritures sacrées explorera la manière d’aborder et d’interpréter les textes sacrés de la tradition chrétienne. En évitant un littéralisme néfaste, nous nous engagerons dans une lecture sacrée de ces mots dynamiques et vivants qui nécessitent une approche réfléchie et créative pour trouver un sens à notre époque et apprécier les discussions sur leurs contextes culturels, historiques et symboliques.
La Marche méditative du Chemin de Croix proposera une réflexion sur le parcours de Jésus considéré comme une allégorie des défis actuels—la pauvreté, l’inégalité, les conflits et la dégradation de l’environnement—afin de trouver dans la Résurrection des thèmes d’espérance, de renouveau, de paix intérieure et de possibilité de réconciliation.
Si la pratique de l’Eucharistie cosmique est une invitation aux personnes de tous horizons à partager le sacrement de la famille humaine divine, célébrant notre lien les uns avec les autres et avec l’univers, la célébration de la création est une expression de gratitude envers Dieu pour la beauté et l’abondance de la création, reconnaissant les dons de la nature et réfléchissant à la manière dont la création nous nourrit.
Le vénérable Gendun est notre guide dans un voyage méditatif qui vous permettra de toucher votre nature de bouddha intérieure. Selon les mots du grand maître bouddhiste indien Shantideva, « les enfants ne travaillent que pour leur propre fin, tandis que les bouddhas ne travaillent que pour le bien-être des autres »
Selon le Bouddha, le prix de l’inclination de notre esprit à la rumination constante est une profonde aliénation de nos sources, tant intérieures qu’extérieures. En outre, cela dissout notre vie dans une sorte d’existence de seconde main dans laquelle notre temps précieux s’écoule de plus en plus vite, nous privant de la saveur et de la paix du présent.
La pratique bouddhiste du lojong, ou entraînement de l’esprit, vise à guérir cet éloignement et à nourrir les qualités du cœur qui rétablissent notre relation avec le réseau de la vie. Comprenant que tous les êtres vivants sont les cocréateurs de leur monde et les uns des autres, les bouddhistes du Mahayana les honorent comme leurs mères et recherchent la perfection de la bouddhéité pour les chérir et en prendre soin.
Nous pratiquerons le calme du lâcher-prise, l’intimité de l’équanimité, le ravissement de la joie sympathique, l’abandon de l’amour inconditionnel et la capacité d’agir par l’attention illimitée, avec une touche d’imagination tantrique d’être un bouddha.
Le professeur Donata sera notre guide dans la pratique de la pensée à la pointe. La TAE a été développée à l’Université de Chicago par Eugene Gendlin, Mary Hendricks, Kyle Nelson et d’autres. Il s’agit d’une composante principale d’un programme européen de formation Erasmus intitulé Embodied Critical Thinking and Understanding (Pensée critique et compréhension incarnées), auquel participent sept universités.
Le TAE nous aidera à nous écouter nous-mêmes et à écouter les autres tout en explorant des intuitions profondes liées à notre cheminement spirituel et en examinant des concepts de foi qui sont importants pour nous. Cette pratique permet de se concentrer sur les » bords » de l’inspiration, de la frustration ou de la connaissance pour lesquels nous avons du mal à trouver des mots, non pas parce que ces » bords » sont marginaux, mais parce qu’ils nous semblent significatifs et vibrants. Il s’agit d’une pratique contemplative, qui nous invite à nous attarder sur ce que nous apportons, à ne pas rejeter nos sentiments et nos expériences par manque de langage approprié, et à valoriser les paradoxes et les difficultés de l’expérience humaine en tant que terreau fertile pour la compréhension.
Grâce à cette pratique, nous explorerons les moments significatifs de notre cheminement quotidien lors de la retraite, la manière dont nos habitudes de pensée et de ressenti peuvent être affectées, et comment des concepts importants peuvent évoluer dans leur signification. Et, bien sûr, nous explorerons également notre propre compréhension du défi et de la joie durables de l’amour.
Le lieu
La retraite sera organisée par l’Institut Vajra Yogini, un centre bouddhiste situé dans un magnifique château du 19e siècle dans la campagne française près de Toulouse.